Orge

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La récolte d'orge représente près de 1,5 Mio ha (environ 30% de la surface du blé tendre et dur) et se concentre dans un grand quart nord-est du pays.
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Caractéristiques générales

orge-geneLa récolte d'orge représente près  de 1,5 Mio ha (environ 30% de la surface du blé tendre et dur) et se concentre dans un grand quart nord-est du pays.

Environ deux tiers de la sole sont représentés par les orges d’hiver, orge à 2 rangs ou orge à 6 rangs (escourgeon). On distingue les variétés fourragères utilisées dans l’alimentation du bétail et les orges brassicoles destinées à la fabrication de la bière. Dans la rotation, l’orge d’hiver suit très souvent un blé.

Culture très précoce, l’orge parvient souvent à la fin de son cycle avant le plus gros stress hydrique de la fin du printemps / début de l’été.

 

Calcul de la fertilisation

Le calcul est réalisé séparément pour l'azote selon la méthode COMIFERCOMIFERDéfinition: Comité français d'études et de développement de la Fertilisation raisonnée...
du bilan prévisionnel et pour le phosphore et le potassium selon une autre méthode COMIFERCOMIFERDéfinition: Comité français d'études et de développement de la Fertilisation raisonnée...
utilisant les exportations comme base de calcul.

Comifer : Brochure Azote    ▶ Télécharger

Comifer : Teneurs en P, K, Mg des organes végétaux récoltés    ▶ Télécharger

Exportations des principaux nutriments

Orge d'hiver Exportations

Export.
Plante entière

grain paille
80 q/ha 4 t/ha
En kg de N /ha 120 26 146
En kg de P2O5 /ha 52 4 56
En kg de P /ha 23 2 24
En kg de K2O /ha 44 52 96
En kg de K /ha 37 43 80
En kg de SO3 /ha 23 5 28
En kg de S /ha 9 2 11
En kg de MgO /ha 10 3 13
En kg de Mg /ha 12 3 15

Sources :
N : Comifer 2013 (Table des exportations azote)
P, K, Mg : Comifer 2007 (Teneurs en P, K et Mg des organes végétaux récoltés)
S : Kali K+S

 

Azote : méthode du bilan prévisionnel

Le principe de calcul est tout à fait comparable à celui utilisé pour le blé.

 

Outils de pilotage et ajustement possible des derniers apports

Les outils de pilotage développés sur blé sont en général adaptés à l'orge d'hiver. Sur l'orge de printemps, toutefois, le cycle végétatif est si court qu'il est difficile d'envisager un pilotage.

Outils de pilotage et ajustement possible des derniers apports (rubrique Raisonnement à venir)   ▶ À lire aussi

 

P & K

L'orge est considérée comme moyennement exigeante vis-à-vis du phosphore et peu exigeante vis-à-vis du potassium comme un blé succédant à un blé.

Recommandations d'apport en P & K d'après la méthode COMIFERCOMIFERDéfinition: Comité français d'études et de développement de la Fertilisation raisonnée...
2009
Exemple d'une orge d'hiver pour un objectif de 80q/ha

Réserves du sol          Sol peu pourvu               Sol correctement pourvu           Sol très bien pourvu
Passé
de fertilisation
Pas d'apport
depuis 2 ans

Apport
régulier

Pas d'apport
depuis 2 ans
Apport
régulier
Pas d'apport
depuis 2 ans
Apport
régulier
En kg
de P2O5/ha
104 83 62 0 0 0
En kg de P/ha 45 36 27 0 0 0
En kg de K2O/ha 48 48 40 0 0 0
En kg de K/ha 40 40 33 0 0 0

 

Pratiques de fertilisation

Azote

Orge d'hiver

orge-hiverLa fertilisation azotée de l’orge d’hiver s’appuie classiquement sur 2 apports, avec une dose totale calculée selon le bilan prévisionnel (Comifer) : un premier apport a lieu début tallage à hauteur de 50 kg/ha, complétés par un second au stade épi 1 cm.

Pour les orges non brassicoles, le fractionnement en 3 apports permet des gains de rendements, sans dégrader la qualité. D’autres essais ont aussi mis en évidence l’intérêt de décaler les 2 apports de 15 - 20 jours. Deux stratégies à adapter selon les situations.

La stratégie de fractionnement en 3 apports est intéressante dans les situations où la dose totale nécessaire dépasse 150 kg/ha et peut donc être fractionnée en 3 apports d’au moins 40 kg N/ha, c’est le cas des sols avec une faible fourniture d’azote et de bons potentiels de rendements.

Le dernier apport ne doit pas être postérieur au stade « 2 nœuds » pour les variétés brassicoles afin de ne pas dépasser la norme commerciale de 11,5% de protéines.

Dans les cas où la dose totale calculée est inférieure, une stratégie avec deux apports décalés de 15 jours se révèle tout aussi adaptée et ne présente pas en sols profonds, plus de risques face aux sécheresses de printemps susceptibles de retarder l’absorption d’azote.

 

Cas des orges brassicoles de printemps
L'apport d'azote se fait pour tout ou partie au semis.
Il est conseillé de fractionner la dose totale d'azote sur les sols superficiels,
ou avec un RSH faible, et lorsque la dose totale est supérieure à 120 unités/ha.
Cette stratégie de fractionnement en deux apports est d'autant plus appropriée que le semis de l'orge de printemps est précoce. Le fractionnement permet dans ces situations d'améliorer notablement le coefficient d'utilisation de l'azote en mettant à disposition l'azote de l'engrais au plus près de la période d'absorption de la culture.
Le 2e apport est réalisé au stade « plein tallage ».
Il est inutile d'apporter de l'azote si aucun épisode pluvieux significatif n'est annoncé dans les jours suivant l'épandage. L'azote risque d'être valorisé trop tard en cas d'une longue période sans pluies, et dans ce cas le risque de dépassement de la teneur acceptable en protéines augmente.

 

Soufre

Dans les situations à risque (sols filtrants, pluviométrie hivernale importante …) un apport de 40 kg/ha SO3 est recommandé. La seule forme possible est la forme sulfate. Cet apport peut être couplé à l'azote lors du tallage.

 

P, K, Mg

La fertilisation P & K peut être apportée avant le labour sous forme d’éléments simples ou composés PK, PKMg ou bien au semis avec l’azote sous forme d’un complexe NPK.

Le coût élevé de l’azote peut inciter à faire des économies sur les autres engrais. En réalité, un apport régulier en P et K permet de mieux valoriser l’azote et d’obtenir des rendements plus élevés. L’exigence des cultures doit être croisée avec la capacité du sol à alimenter les plantes.

 

Oligo-éléments

Les carencecarenceDéfinition: Absence, présence insuffisante ou défaut d’assimilabilité d’un élément indispensable à la vie végétale. On distingue habituellement : carence vraie et carence conditionnée ou induite....
s vraies en oligoéléments (par manque de l'élément dans le sol) sont observées sur des sols sableux développées sur des roches mères pauvres (grès, granite riche en quartz, sables sédimentaires). On observe plus souvent des carencecarenceDéfinition: Absence, présence insuffisante ou défaut d’assimilabilité d’un élément indispensable à la vie végétale. On distingue habituellement : carence vraie et carence conditionnée ou induite....
s induites.

 

Manganèse

Les sols argileux à pHpHDéfinition: Notation qui rend compte de la concentration en ions H+ du milieu et désigne ainsi le caractère très acide (pH 4 à 5,5), acide (5,5 à 6,8), neutre (6,8 à 7,2) ou alcalin (supérieur à 7,2) d’un sol....
basique et riches en matières organiques ou les anciennes prairies, peuvent induire des carencecarenceDéfinition: Absence, présence insuffisante ou défaut d’assimilabilité d’un élément indispensable à la vie végétale. On distingue habituellement : carence vraie et carence conditionnée ou induite....
s en manganèse, tout comme les sols soufflés (en sortie d'hiver en cas de gel puis dégel). L'une des solutions peut être de rappuyer le sol en passant avec un rouleau.

 

Cuivre

Pour le cuivre, les symptômes apparaissent surtout à la sortie de l'hiver, par ronds irréguliers. Seules les jeunes feuilles sont atteintes : étranglement puis dessèchement de l'extrémité : maladie des « bouts blancs ».

L'apport de cuivre se réalise de préférence au sol, durant le tallage, à la dose de 5 kg/ha de cuivre (sulfate ou oxychlorure), ce qui assure un niveau de fertilité satisfaisant pour une durée de 5 à 10 ans sur l'ensemble de la rotation. Attention, il est inutile voire dangereux de répéter de tels apports chaque année.

 

Quelques symptômes de carencecarenceDéfinition: Absence, présence insuffisante ou défaut d’assimilabilité d’un élément indispensable à la vie végétale. On distingue habituellement : carence vraie et carence conditionnée ou induite....
s

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