Les indices de nutrition
L'indice de nutrition d'une culture pour l'azote, le phosphore ou le potassium (iNN, iNP, iNK) permet d'évaluer la qualité de la nutrition pour ces éléments et de l'ajuster par des apports. |
L'indice de nutrition mesure l'écart entre la teneur mesurée d'un élément et la teneur critique définie comme la teneur minimale nécessaire à une croissance normale de la plante à un stade donné.
iN = 100 x (teneur mesurée d'un élément en % de la MS)/ (teneur critique en % de la MS)
Le résultat est exprimé en % : une valeur supérieure à 100 signale une consommation de luxe (l'élément est en excès par rapport au besoin de croissance) ; inférieure à 100, la valeur exprime alors un degré de déficit qui peut être corrigé par un apport de l'élément.
Il faut établir la relation entre la teneur critique et le stade de croissance d'une culture. Cette approche a été faite pour les prairies de graminées (Salette et Lemaire, INRA, 1984) et pour le blé (Justes, INRA, 1993). Des outils de pilotage de la fertilisation en sont dérivés.
L'analyse d'herbe, les indices iNN, iNP et iNK
L'analyse du jus des tiges de blé : méthode Jubil®
L'analyse d'herbe, les indices iNN, iNP et iNK
Pour les graminées prairiales, la teneur critique en azote diminue au fur et à mesure que la quantité de matière sèche produite augmente.
La relation a été déterminée expérimentalement.
Teneur critique en azote = 4,8 x (production en t de MS)-0.32
L'indice de nutrition azotée iNN requiert la mesure ou l'estimation de la quantité de biomasse produite au moment du prélèvement et l'analyse de la teneur en azote réelle pour la comparer à la teneur critique calculée. L'échantillonnage se fait par prélèvement d'herbe (à 4-5 cm au dessus du sol) sur des placettes de surface connue. Le domaine de validité de cette méthode couvre les prairies temporaires et permanentes constituées de graminées mais pas les prairies en mélange avec des légumineuselégumineuseDéfinition: Famille de plantes dicotylédones dont le fruit est une gousse ( pois, haricots, luzerne, trèfle, soja…)....
s.
La baisse de teneur ou dilution observée pour l'azote existe également pour le phosphore et le potassium mais les teneurs de ces deux éléments dépendent aussi de la teneur en azote de l'herbe. D'autres relations ont été établies qui permettent d'interpréter les teneurs en P (et non pas P2O5) et en K (non pas K2O) de l'herbe en relation avec sa teneur en azote. On peut alors exprimer les indices de nutrition phosphatée iNP (ou iP) et potassique iNK (ou iK). Des indices inférieurs à 80 mesurés sur un ou plusieurs cycles de production de la prairie indiquent une disponibilité insuffisante de l'élément dans le sol. Une correction de la fertilisation est possible sur les cycles ou les années suivantes. Le domaine de validité est le même que pour l'indice de nutrition azotée mais l'interprétation n'est pas possible en conditions accentuées de sécheresse ou d'excès d'eau.
L'analyse du jus de base de tige de blé : méthode Jubil®
La relation entre la teneur en azote critique et la matière sèche produite a été établie pour le blé tendre d'hiver :
Teneur critique en azote = 5,32 x (production en t de MS)-0.436
(Justes, INRA, 1993)
Les travaux de l'INRA et d'Arvalis Institut du Végétal ont conduit à retenir la teneur en nitrate du jus de base de tige de blé comme un bon indicateur de la nutrition en azote en référence à la courbe de teneur critique en azote.
Le prélèvement doit être réalisé entre la montaison et l'épiaisonépiaisonDéfinition: Sortie de l’épi hors de la gaine chez les céréales....
sur des tiges saines, hors situation de sécheresse accentuée. L'indicateur nitrate suivi au cours de la montaison permet de contrôler la nutrition azotée de la population de blé. Dès que la teneur en nitrate descend en dessous d'un seuil déterminé par variété, la réalisation du troisième apport peut être envisagée et la dose peut être ajustée en fonction du test.
La méthode JUbil® a fourni le premier outil de pilotage de la fertilisation produisant des résultats en cours de culture. D'autres outils ont été développés par la suite se référant toujours au modèle de la teneur critique en azote et de l'INN.