La fertilité biologique
Le sol est un milieu vivant dans lequel se développe une multitude d’organismes variés appartenant à tous les règnes du vivant (animal, végétal, champignons, bactéries….). La composante biologique de la fertilité influe sur l’état physique du sol, sur la quantité de matière organique et sur la disponibilité des éléments nutritifs. |
Les racines des végétaux vivent et meurent dans le sol. Leur activité agit sur la structure, modifie localement les conditions physico-chimiques du sol dans la rhizosphère, « point chaud » de l’activité biologique.
Dans 1 g de sol, on dénombre jusqu’à 1 milliard de bactéries, 1 à 3 mètres d’hyphes de champignons, des protozoaires, des nématodes, arthropodes et oligochètes (L. Ranjard, INRA Dijon, 2013). La majeure partie des espèces reste à identifier. On considère qu’un quart de la biodiversité mondiale réside dans les sols mais elle est encore insuffisamment connue.
Fiche FERTI-pratiques N°26 - Activité biologique des sols ▶ Télécharger
Organismes vivants peuplant le sol
Source : ADEME
À l'œil nu, on voit des vers de terre, des mille-pattes, des carabes et des fourmis. Avec un microscope on peut observer des collemboles, des nématodes, des champignons et des bactéries.
Principales fonctions assurées dans le sol
Les organismes vivants contribuent notamment à :
- Broyer, réduire puis décomposer les résidus organiques
- Remuer le sol, le déplacer, associer la matière organique à l'argile
- Favoriser la circulation de l'eau et de l'air (porosité, galeries)
- Participer aux cycles bio-géo-chimiques des éléments
La faune du sol
On peut la classer par sa taille.
La mégafaune (>8cm) comprend des petits vertébrés tels que les taupes et de nombreux rongeurs (mulot, campagnol, hamster…).
La macrofaune (de 0.4 à 8 cm) est représentée par des arthropodes, des mollusques et des annélides ou vers de terre.
La microfaune (<0.4 mm) comprend des collemboles, des acariens et des nématodes assurant de très nombreuses fonctions de décomposition de la matière organique, régulation des populations microbiennes et pour certaines de pathogènes sur les racines des plantes. On peut y joindre les protozoaires, animaux unicellulaires grands prédateurs de bactéries.
L'activité des vers de terre
Lombriciens | Limace | Collembole |
La flore du sol
Elle comprend algues, champignons, actinomycètes, bactéries et archées.
Les champignons sont capables de dégrader chimiquement les ligninelignineDéfinition: Polymère à longue chaîne lié par des fonctions phénols et constituant du bois....
s très résistantes des parois végétales et organisent une partie de cette matière organique dans des composés humiques. Par la production d'hyphes, longs filaments microscopiques, et de substances colloïdes, les champignons participent à la stabilisation des agrégats.
Les bactéries dégradent les matières organiques fraiches et les minéralisent. C'est pourquoi elles ont un rôle essentiel dans le recyclage de certains éléments nutritifs (N, P, S ) liés aux composés organiques afin de les remettre sous leur forme minérale utilisable par les plantes.
Actinomycète | Rhizobactéries |
Les techniques de culture du sol doivent tendre à améliorer les conditions de milieu favorables à l'activité de tous ces micro-organismes.
Qu'est ce qui stimule la vie dans les sols ?
- la nourriture : Les cultures ou bien les engrais verts laissent des résidus au sol : racines, feuilles, tiges non récoltées et contribuent ainsi à alimenter les organismes vivants du sol en leur apportant des composés carbonés et des éléments nutritifs par exemple de l'azote.
- l'air, l'eau, un sol neutre.
De quoi dépend l’activité biologique d’un sol
Les conditions favorables à la faune et aux microorganismes du sol sont de nature physico-chimiques (habitats) et édaphique (nourriture).
Les conditions physico-chimiques favorables sont généralement :
- La température du sol minimum de 5°C pour certains, jusqu’à 15°C pour d’autres espèces plus exigeantes (bactéries de la nitrification). La fluctuation saisonnière de l’activité biologique d’un sol est très importante
- L’humidité du sol indispensable à tous les organismes
- La structure aérée et l’absence d’excès d’eau prolongé
- Un pHpHDéfinition: Notation qui rend compte de la concentration en ions H+ du milieu et désigne ainsi le caractère très acide (pH 4 à 5,5), acide (5,5 à 6,8), neutre (6,8 à 7,2) ou alcalin (supérieur à 7,2) d’un sol....
du sol proche de la neutralité. L’acidité réduit l’activité de nombreuses espèces - La texture plutôt argileuse et le complexe argilo-humique qui offrent des habitats plus nombreux et mieux protégés aux micro-organismes
Les sources de nourriture :
- Résidus végétaux : racines, feuilles, tiges non récoltées contribuent à alimenter les organismes vivants du sol en leur apportant des composés carbonés et des éléments nutritifs par exemple de l’azote.
- Résidus animaux : excrétions, décomposition des animaux morts. Le sol assure une fonction essentielle dans l’écosystème en recyclant les éléments nutritifs contenus dans la matière organique morte.