Ils sont obtenus à partir de produits ou sous-produits d'origine animale ou végétale, tels que fientes, fumiers, cuir, corne, laine, peaux, tourteaux, marcs… sans incorporation de matières minérales.
Les engrais organiques
Ces engrais doivent contenir au moins 1% d’azote organique d’origine animale ou végétale et au moins 3% d’un des trois éléments nutritifs majeurs : azote, phosphore ou potassium. Pour être commercialisés en France, ils doivent répondre aux exigences de la norme NF U42-001/ A10. Leur déclaration de teneurs en éléments nutritifs doit en particulier être conforme à la norme et apporter une garantie à l’utilisateur.
Certains effluents d’élevage suffisamment concentrés en matière sèche et en éléments nutritifs entrent dans la définition des engrais organiques. Ils sont produits par des élevages de volaille (fiente déshydratée, fiente de volaille avec litière) ou de porc et de bovins (engrais NP issu de lisier obtenu après séparation de la phase solide des lisiers).
Une deuxième grande catégorie est constituée par certains coproduits de filières agro-industrielles. Ce sont par exemple les tourteaux, marc et vinasses pour les filières végétales et les poudres de viande, de plumes, de soies ou d’os, la corne broyée, le sang desséché, les cuirs torréfié ou hydrolysé et autres marcs de peaux, bourres de laine… pour les filières animales.
Quelques engrais organiques exploitent d’autres ressources naturelles telles que les guanos d’oiseaux (accumulation naturelle d’excréments), le guano et l’engrais de poisson et les algues marines.
Enfin, des industriels producteurs d’engrais utilisent ces produits comme matières premières pour formuler des engrais organiques répondant à des besoins spécifiques de cultures ou de sol. Pour permettre un épandage précis à ces engrais comparable à celui obtenu avec les engrais minéraux, ils sont granulés ou transformés en bouchons en utilisant des filières.
Les amendements organiques
Ces amendements doivent contenir au moins 20 à 25% de matière organique d’origine animale ou végétale dans le produit brut et moins de 3% pour chacun des trois éléments nutritifs majeurs : azote, phosphore ou potassium. Pour être commercialisés en France, ils doivent répondre aux exigences de la norme NF U44-051. Leur déclaration de teneurs en matière sèche et en matière organique ainsi qu’en éléments nutritifs doit être conforme à la norme et apporter une garantie à l’utilisateur.
Les industriels producteurs d’amendements utilisent différents produits comme matières premières pour formuler des amendements organiques répondant à des besoins spécifiques. Pour permettre un épandage facile et précis de ces amendements comparable à celui d’un engrais, ils peuvent les granuler ou en faire des bouchons.
Les effluents d’élevage tels que des fumiers ou des lisiers et des fientes compostées ayant plus de 30% de matière sèche et 20% de matière organique entrent dans la définition des amendements organiques et peuvent être commercialisés.
Une deuxième grande catégorie est constituée par les matières végétales et les composts qui peuvent associer différentes matières végétales et animales.
Les composts de fermentescibles alimentaires et/ou ménagers sont obtenus après tri sélectif de la fraction fermentescible des ordures ménagères FFOM ou après tri mécanique. Ils doivent respecter des valeurs limites en inertes et impuretés (plastiques, verre, métaux).
Les digestats de méthanisation sont utilisables en matière première dans les composts. L’incorporation de matières d’intérêt agronomique issues du traitement des eaux (MIATE) aussi appelées boues est autorisée dans le compost répondant à la norme NF U44-095.
Les ressources
Les effluents d’élevage collectés en bâtiment représentent 94% des ressources en matières fertilisantes d’origine résiduaire (MAFOR 2014) avec environ 137 millions de tonnes sous forme de fumiers, lisiers et fientes. Cette quantité est stable, la diminution du cheptel de vaches laitières ayant pu être compensée par une augmentation de la part des effluents collectée en bâtiment. L’épandage de ces effluents faiblement concentrés en matière sèche est réalisé en très grande part sur l’exploitation agricole où elles ont été collectées.
Dans les 6% restant, on trouve les boues et composts de boues ainsi que les composts issus du traitement des déchets urbains et industriels (eaux usées, déchets verts, fraction fermentescible des ordures ménagères). Une amélioration de la collecte et du traitement de ces déchets pourrait amener un développement de la part valorisable sur les sols agricoles mais cette ressource restera cependant bien inférieure à celle des effluents d’élevage.
Enfin, les engrais et amendements organiques conformes aux normes françaises représentent plus de 5 millions de tonnes de produits (observatoire ANPEA 2013). Leur part se développe en provenance des industries agro-alimentaires, des collectivités et des élevages traitant leurs effluents pour respecter les critères de qualité et d’innocuité fixés par les normes.
Expertise INRA 2014 sur les matières fertilisantes organiques MAFOR disponible sur ▶ À lire aussi
Une enquête du ministère de l’agriculture précise que 25% des cultures et 30% des prairies reçoivent au moins un apport de produit, d’effluent ou de déchet organique chaque année. Cet apport est à 95% réalisé avec des effluents d’élevage (Enquête Pratiques culturales 2011 réalisée par le SSP).
FERTI-pratiques N°18 : Valoriser les produits organiques issus des élevages ▶ À télécharger